Le samedi 26 septembre, après 6 heures de route, Élodie et moi arrivons sur le parcours de Vallorbe… Personne… Normal ! La compèt a lieu dans une semaine ! C’était juste un petit repérage du parcours avant de passer une semaine dans les montagnes suisses…
Nous repartons donc pour Monthey, petite ville bien sympathique au sud du Lac Léman où résident nos amis suisses Urbain, Sébastien, Sylvestre, Hervé et Mario. Nous passons une très bonne semaine, riche en visites, sport (entrainement avec le club de Monthey sur leur stade municipal), en découvertes (notamment un vol en parapente avec Urbain)… La semaine passe trop vite et samedi matin arrive…
Nous partons de notre petit chalet à plus de 1000 m d’altitude pour chercher Sébastien et direction Vallorbe ! Une petite heure de route… Les campings car sont déjà arrivés, de nombreux concurrents sont dans la salle et autour. Nous nous installons dans la salle, en attendant les équipiers qui ne devraient pas tarder ! Arrivée en fanfare pour Isabelle, Francine et Bernard qui nous racontent leur voyage assez marrant apparemment. Presque pas le temps de dire bonjour, on installe le reste ! Michel, mon 5ème ravitailleur arrivera par le train après le départ. 14h30, on se rend tranquillement sur la ligne, après s’être habillé léger, il fait beau en Suisse ! Le petit groupe de départ commence peu à peu à s’agrandir.
Le départ… 15h, tout le monde est sur la ligne de départ… Pan, coup de feu, le départ est donné, allez c’est parti pour 24h. Le parcours de Vallorbe est assez difficile, mais nous commençons doucement, dans une rue piétonne. En prenant une petite rue à droite, nous descendons en direction de la salle où nous attendent les équipiers. Auparavant nous longeons un petit fleuve, le traversons, reprenons à droite pour le retraverser 200 m plus loin par un petit pont en bois. Nous rejoignons le coin ravitaillement et entrons dans la salle. A la sortie de cette salle, nous retraversons ce pont en bois et prenons à droite pour longer à nouveau le fleuve durant un petit kilomètre (pendant la nuit il y fait un froid glacial !). Après une 4ème traversée du fleuve, nous attaquons une bonne côte (type le dernier tronçon de la côte d’Étampes sur Marne pour ceux qui connaissent) je peux vous dire qu’elle fait mal aux jambes… On traverse alors une partie de la ville pour rejoindre le point de départ. Les concurrents avec qui je vais devoir me battre sont Urbain Girod, Daniel Faubert, Alain Grassi, Jean-Marie Rouault, Sébastien Génin (chez lui), Pascal Maréchal, Patrick Penkala et Alexei Rodionov. Au niveau des femmes, 5 concurrentes ; Corinne Fauqueur (notre voisine de ravitaillement), Sylviane Varin (notre 2ème voisine de ravitaillement), Dorit Attias (l’Américaine), Iryna Perevalo et Josiane Pannier.
Au début tout tourne bien, je fais ma course, je me sens bien. Après 1h49 de course, je suis 5ème de la compèt avec Patrick (Penkalla), et 16,39 km au compteur, derrière Urbain, Daniel, Alexei et Alain… Urbain Girod qui a pour objectif d’atteindre les 200 km est déjà bien parti avec une moyenne de 9,581 km/h. 20h, ça fait 4h47 que je marche, avec une moyenne de 8,56 km/h, je reste 5ème avec 40,998 km. Patrick, qui revenait sur les compétitions, a dû abandonner. Mon ami Jean-Marie Rouault, pour son 2ème 24h remonte doucement… Mais quelques heures après le départ, ma douleur à l’haine réapparait (blessure que j’ai eu sur le dernier Paris-Colmar et qui m’a contraint d’arrêter sur ordre du médecin). Malgré l’arrêt de Daniel Faubert, je reste à la 5ème place, Pascal Maréchal se place devant moi en 4ème position… Jean-Marie est juste derrière, d’1minute seulement. Au tour suivant, Jean-Marie est devant après 6h45 de compèt, je suis 6ème… Côté femme, Sylviane Varin mène la danse devant Iryna, Corinne, Dorit et Josianne. Ma douleur à l’haine persiste. Je reprends la 5ème place après 9h37 de compèt, avec une baisse de régime d’Alain, mais Sébastien est derrière moi, à seulement 4 minutes ! Une nouvelle douleur au niveau du mollet apparaît… Je suis au plus mal à 4h du matin, 12h41 après le départ, j’ai parcouru 96,366 km et suis à la 8ème place… Après deux arrêts chez le kiné qui me fait une sorte d’atèle avec des bandes collantes, un désir d’arrêter la compèt m’envaillit… À chaque compèt depuis Étampes 2008 quelque chose m’arrive… J’en ai marre. Mon équipe est avec moi et me soutient, m’encourage… Mais pour couronner le tout, je commence à m’endormir… 1 heure après, je me remets dans la course, allez, faut pas lâcher, je n’ai pas fait venir mon équipe pour qu’ils me voient abandonner ! Je reprends le dessus et reprends des places… Après 14h de compèt, la 5ème place me revient… Malheureusement, Sébastien a dû abandonner… Blessure au genou. J’ai fait 105,5 km… La moitié du billet pour Colmar va être très dur à aller chercher, je ne peux pas aller plus vite, comme bloqué par mon mollet… impossible d’accélérer. Devant, le podium se compose d’Urbain, de Pascal et de Jean-Marie. 16h37 de course, 120,94 km au compteur, la 5ème place est toujours à moi et devant, Jean-Marie vient juste de prendre la 2ème place ! Urbain en est à 139,43 km… Moi, 148,658 km au bout de 21 h de course, je veux simplement finir, le billet pour Colmar n’est plus envisageable… Il reste un peu plus de 3h pour faire les 200km pour Urbain, il en ai à 173 km… Ça va être dur. Une heure avant l’arrivée, des petits tours de 500 m sont organisés au niveau des 2 ponts et de la salle… Urbain arrive juste avant l’heure… Il s’arrête avant de passer la ligne, regarde sa montre. 14h, Urbain repart à toute vitesse ! C’est impressionnant, il les veut ses 200 km à Vallorbe ! A chaque passage dans la salle, c’est une ovation qui attend chaque marcheur… Je passe, repasse, rerepasse dans la salle jusqu’à atteindre les 169,118 km en 24h03 avec une moyenne de 7,031 km/h… Urbain quant à lui a brillamment atteint les 202,39 km en 24h02 avec une moyenne de 8,417 km/h. Jean-Marie et Pascal complètent le podium avec respectivement 192,174 et 190,114 km. Le podium féminin se compose de Sylviane avec 175,27 km, d’Iryna et de Corinne.
L’épreuve est terminée… En attendant la remise des prix, l’équipe range le ravitaillement pendant que je fais ma toilette… Une fois la voiture chargée, l’équipe repart pour Château-Thierry. Après avoir eu un malaise lors de la cérémonie des récompenses, nous repartons dans une auberge pour y passer la nuit, avant de repartir pour Château la matinée suivante ! Un week-end, une semaine en Suisse finit… En espérant y retourner l’année prochaine… Pour une meilleure performance !