Le Paris-Colmar 2008

Ancien logo du Paris-Colmar

L’épreuve

Je rêvais depuis longtemps au jour où j’attendrai sur la ligne, le coup de feu du départ de cette grande épreuve. Le 18 juin 2008, mon rêve s’est réalisé.Cédric au départ du Paris Colmar 2008

Mercredi 18 juin : l’appel du 18 juin

Il est 9h30 l’équipe A, Elodie et moi-même partons de Château Thierry, direction Neuilly sur Marne, ville de départ. Programme de la matinée : inscription et visite médicale. Après midi repos et concentration pour ma part et préparation du camping car pour mon équipe. Il est 16h, lorsque l’équipe B arrive avec le camping car repos. Après une petite séance d’autographes et de photos avec mes deux équipes, nous nous rendons devant l’hôtel de ville pour la présentation des concurrents.

Le départ : Neuilly sur Marne – Guermante
A 19h, tous les concurrents sont sur la ligne de départ près à parcourir de nombreux kilomètres, pour ma part, ce sont 451 km qui m’attendent. Dans les 15 premiers kilomètres, Elodie (ma copine) et mon père me suivent en vélo, tandis que les deux camping-cars nous attendent peu après Guermante.

Premier relais : Equipe A – Guermante / La Ferté sous Jouarre
C’est le premier relais de l’équipe A et aussi le premier gag de l’épreuve. En effet, Francine est restée sur le bord de la route, oubliée par ces « coéquipiers ». L’équipe B qui attendait Elodie, ont donc pu la récupérer ! Bruno prend le relais au vélo, mais l’abandonne assez rapidement, il lui manque les petites roues. Mumu est à la cuisine et Francine me ravitaille. On passe au premier point de contrôle à 22h05 à Villeneuve le Comte. C’est ici que les participants de la promotion s’arrêtent, ils reprendront la course à Chalons en Champagne. Après l’abandon de Nicolaï Lukashevich avant La Ferté sous Jouarre, je deviens le plus jeune des élites.

Jeudi 19 juin

 

Second relais : Equipe B – La Ferté sous Jouarre / Passy sur Marne

Passage à Château-Thierry

Passage à Château-Thierry

Premier relais pour l’équipe B, il est 1h59. Fifi est au fourneau tandis que Corra me ravitaille. Pascal commence à faire du vélo. Première nuit, premier coup de barre, mais on arrive dans ma région ! A Charly sur Marne, Pascal fait une belle chute après avoir oublié de récupérer ma feuille de route (ne nous la réclamer pas, nous n’avons pas de vidéo). Heureusement, plus de peur que de mal. Pendant ce temps, je marche avec Michel dans le noir, le camping car s’étant arrêté pour récupérer Pascal, Zaza reprend alors le vélo (elle nous quitte à Château Thierry). Durant une bonne demi heure, Jacques Krabal (maire de Château Thierry) me suit jusqu’au poste de contrôle de Château où m’attendent quelques supporters (ma maman, Françoise, Lauriane, Katia, Kévin, l’équipe A, des amis…), il est quand même 5h37. Elodie prend le relais à vélo, Michel marche toujours à mes cotés. Plus tard, à Chartèves c’est l’heure du soin les pieds et du « toilettage » (expression de Guy) après cette première nuit passée sur les routes Axonaises. A ce moment là, on assiste à une petite bataille entre Dominique Naumowicz, Pascal Bunel, Pascal Dufrien et moi-même jusque Passy.

Troisième relais : Equipe A – Passy sur Marne / Mareuil sur Ay
Je repars avec l’équipe d’un bon rythme (chaque changement d’équipe me fait du bien). À Trélou, une bouteille de champagne nous a été offerte (à boire à l’arrivée). C’est également ici le départ de l’une des étapes. Peu de temps après des problèmes intestinaux surviennent et me font ralentir. On appelle alors le médecin de l’épreuve et l’équipe B se charge de m’acheter de la Contrex, des pruneaux et de l’eau de Cologne. Peu à peu, le mal passe, doucement, mais cet incident m’a fait perdre pas mal de temps. À l’approche d’Épernay, Jo et sa fille Kat m’attendent sur le bord de la route, avec quelques photos compromettantes, on passe au point de contrôle d’Épernay à 13h04.

Quatrième relais : Equipe B – Mareuil sur Ay / Vitry la Ville
Je reprends donc l’équipe A, toujours sous la pluie. A Vitry-le-François, la course est neutralisée, il est 23h39. Je prends donc mon temps (pensant que le chrono était arrêté) pour aller faire mes pieds. Guy vient me voir et m’envoie illico dans le camping car pour aller à Norrois où je reprends la course jusqu’à Larzicourt.

 

Vendredi 20 juin

Avec Jean-Claude Gouveneaux

Avec Jean-Claude Gouveneaux

Sixième relais : Equipe B – Larzicourt / Saint Dizier
Le portable ne passant pas dans Larzicourt, l’équipe B a du se placer hors de la ville. C’est donc dans le noir complet à 1h16 que le relais se fait. Allez, c’est partit : direction Saint Dizier, pour 2 heures de repos. La nuit est difficile, je ne vois pas le bout de l’étape. Il commence à pleuvoir (j’ai horreur de marcher sous la pluie) mais on avance, avec Christian, Elodie (à pied) et Pascal (à vélo) en essayant d’éviter les limaces. Avant Saint Dizier, quelques poids lourd nous frôlent (j’peux vous dire qu’on se sent tout petit à coté) et klaxonnent. Panneau « Saint Dizier », ça y est, je vais pouvoir me reposer, il est 4h38.

Repos à Saint Dizier
L’équipe A m’attend pour me « toiletter ». Francine sèche mes chaussures pendant un bon bout de temps jusqu’à ce que le sèche-cheveux lâche. A 6h15 Mumu me lève et m’aide à m’habiller. Le podologue me refait les coques car avec l’eau, elles ne tiennent plus.

Septième relais : Equipe A – Saint Dizier / Silmont
On repart sous une pluie battante (heureusement que Francine avait soigneusement séché mes chaussures). Je repars doucement car le réveil est long et difficile. Sur ce tronçon, ma mère arrive avec Bernard et Michèle. On passe au point de contrôle de Bar-le-Duc à 10h34.

Avec Pierre et Jacky

Avec Michel, Pierre et Jacky

Huitième relais : Equipe B – Silmont / Houdelaincourt
Après un bon petit déjeuner (croissants apportés par Mme Varain), l’équipe B me reprend. Michel et Pascal marchent avec moi. C’est la dernière journée (et la plus dure) avant l’ultime étape. Peu de temps après le changement d’équipe, je me fais faire les pieds avec quelques bisous de ma chérie. Hop, c’est repartit avec Michel, Pascalou et Elodie à vélo. Avant Ligny en Barrois, des voitures nous doublent par la droite (sur une piste cyclable), manquant de peu de renverser Pascal. Au point de contrôle de Ligny en Barrois à 13h40, quelques enfants nous encouragent, Jacky Albrecht est devant moi, l’expérience lui a permis également d’anticiper sa course. Peu de temps après, Jacky Giraud nous rejoint et nous accompagne pendant un bon moment. Pierre et Edith Gau nous croisent et s’arrêtent pour me soutenir. On arrive à Demanges-aux-eaux à 17h02, le changement d’équipe y est prévu, mais le village est arrivé plus tôt que prévu, l’équipe A a été pris de cours et nous a donc attendu à Houdelaincourt.

Neuvième relais : Equipe A – Houdelaincourt / Neufchâteau
Repris par l’équipe A, je repars d’une vive allure. Mais la monotomie de la route commence à me ralentir, je marche alors de 4 à 5 km/h (sur le coup, je croyais qu’ils me tiraient à plus de 10 km/h). D’un coup, je vois un nain devant moi, sur le coté de la route, il s’est avéré que c’était mon père. Puis il y avait pleins de personnes devant nous, c’était en fait nos ombres. C’était un moment bizarre, je ne savais plus ce que je faisais, pourtant je m’en rappelle très bien aujourd’hui. Arrivée à Neufchâteau, des voitures klaxonnaient, les turcs avaient gagnés un match de la coupe du monde. Le stress est monté d’un cran, l’équipe A s’arrête inquiète, ils se demandent si j’y arriverai et l’équipe B est prête pour cette terrible nuit.

Samedi 21 juin

En route pour Mirecourt

En route pour Mirecourt

Dixième relais : Equipe B – Neufchâteau / Mirecourt
Il est 00h22 quand je passe au point de contrôle. L’objectif est d’arriver à Mirecourt avant 7h00 (heure de fermeture du PCS). J’avance alors à 5 km/h, si je continue comme ça, je ne passerai pas. Mon équipe m’annonce qu’il faut que je fasse 10 min/km. Pour commencer ce relais, j’ai avec moi Christian, Alain à pied et Elodie à vélo. J’avance, mais pas assez pour arrivée à l’heure. Au bout d’un moment, Guy Legrand mon entraîneur vient me voir et trouve les mots justes pour me faire avancer. Je fais même du 8,5 min/km, rattrapant un peu mon retard. La nuit est longue, Christian est toujours avec moi et je le suis (d’une façon très mécanique, comme un chien presque). On me dit de marcher, mais je ne vois pas l’intérêt, je crois même qu’ils me font faire demi tour dans le village. Le panneau Mirecourt se fait de plus en plus fréquent. Les autres membres de mon équipe font des pointages sans arrêt pour mesurer ma vitesse (j’ai fait jusqu’à 7 km/h). Corra a repris le vélo pendant quelques temps, puis a laissé sa place à Elodie pour préparer mes affaires. Plus que 5 kilomètres avant Mirecourt, P’tit Jean me dit que si je maintiens mon allure, ça passe ! Mon père et Bruno viennent nous rejoindre pour finir l’étape. Le stress monte, le doute, l’impatience sont les sentiments que je ressens à ce moment. Il est 6h52 lorsque je tends la feuille au point de contrôle.

Arrivée à Mirecourt
Quelle joie ! Les filles de l’équipe versent quelques larmes (Roh les filles !). Michel se perd dans Mirecourt avec la sono du camping car à fond. A peine arrivé, on va voir le médecin (5 minutes chez lui, j’avais presque rien) et on repart en camping-car, jusque Corcieux (où il faut être avant 10h), papa Francis est au volant, Bernard, le co pilote, Mumu se charge de préparer mes affaires, Corra, Pascal et Michel essaye de se reposer un peu. Je fais un petit somme sur la couchette avec Elodie à mes côtés. A Corcieux, tout le monde prend une petite douche (Francine et Elodie, les chanceuses ont eu une douche bien chaude au domaine des Bans). Je me réveille doucement, me prépare pour le départ. A 10h00 je suis prêt à repartir de plus belle.

 

Avant le départ à Corcieux

Avant le départ à Corcieux

Dernier relais : Corcieux / Colmar
10h, départ de Corcieux pour cette dernière étape, je pars avec Pascal à pied et mon père et Elodie à vélo. Le camping-car ne pouvant pas tout de suite suivre, il est tout de même nécessaire de me ravitailler. Dans la ville de Fraize, à 11h45, mon équipe (une partie de A et B) me rejoint en camping-car. Michel, Bernard, Alain, Alain, Elodie et Pascal se relaient pour m’accompagner, nous sommes nombreux sur la route, et l’ambiance est beaucoup plus détendue. Le seul souci à avoir c’est de ne pas se faire dépasser par Dominique Bert (nous n’avions que quelques minutes de différence à Mirecourt). Le col du Bonhomme se dessine devant nous, Michel et Francis à vélo et les 2 Alain à pied, Mumu au fourneau, Corra et Elodie me ravitaillent, Bruno et Thibault conduisent. Dans la descente, Michel est toujours au vélo, Bernard a repris le deuxième vélo, les 2 Alain me suivent à pied ainsi que mon père et Pascal. Sur cette dernière étape, presque tous les membres de l’équipe sont venus avec moi. À Kaysersberg, le reste de l’équipe (parti faire des courses) nous attend, il est 16h49, j’aime beaucoup ce village pavé pas idéal pour les pieds, mais très typique. Ce sont les derniers kilomètres que nous parcourons, de chaque coté, les vignes à perte de vue, encore deux bonnes heures de course et on est arrivé. Colmar est proche, l’émotion est forte, toute mon équipe a revêtu son T-shirt jaune et marche les derniers kilomètres avec moi. « Colmar », ça y’est mon rêve se réalise, j’arrive enfin. Encore le tour de la place Rapp, les larmes des filles commencent à venir (même des gars !)… ça y est je suis dans le couloir d’arrivée et je franchis la ligne ! Il est 18h55, je rejoins toute mon équipe, mes amis et mon entraîneur. Je savoure enfin ma victoire avant d’aller voir les podo. Première récompense, des bonnes tranches de saucisson (j’en avais pas mangé depuis 2 mois).

Sur la place Rapp

Sur la place Rapp

Mon équipe et moi à Colmar
Je sors du podo, on fait quelques photos de l’équipe devant la fontaine de la place Rapp. Séance photo qui se termine dans l’eau pour mon père, Bruno et surtout Mumu (qui était principalement visée). On retourne doucement vers les campings car pour rejoindre l’hôtel Formule 1 (Michel a un peu galéré pour trouver). On prend place dans nos chambres, chacun va prendre une bonne douche bien méritée. Repas dehors, entre les campings car, Nicolas Chatillon (7ème de la promotion) nous rejoint avec Aurore, on discute un peu, mais on est tous crevé. A minuit, tout le monde va se coucher.

Dimanche 22 juin

La remise des récompenses : tous les participants se retrouvent, on parle de notre course, de nos sentiments, ce qui s’est passé. La cérémonie se passe très (trop) rapidement, une coupe, une coloquinte et on repart pour le col du bonhomme pour aller y manger. Nous croisons alors Jérémy Cys, de l’ACCT, arrivé 8ème de la promotion. Je reçois un cadeau de l’équipe, une grosse cigogne, des œufs… Ca sent la fin, nous repartons alors pour Château Thierry, avec l’équipe B et ma mère. Arrivé chez moi, j’ai eu l’agréable surprise de trouver une maison décorée par mon frère, sa femme, mon neveu Léo et une affiche de tous mes supporters Castels. On parle encore tous ensemble pendant un bon bout de temps, on n’a pas envie de se quitter… Malheureusement, demain je commence mon nouveau boulot, il est temps de se reposer…

 

Présentation de mon équipe

Pour participer à cette épreuve, une équipe digne de ce nom m’était nécessaire. J’ai donc fait appel à une douzaine de personnes, amis, famille, tous amoureux de la marche. J’ai divisé l’équipe en deux pour qu’ils puissent faire des relais de 6 heures chacun. Les expérimentés et les novices se sont donc mélangés. Voici une petite présentation de chaque membre de mon équipe.

Equipe A :

Muriel (Mumu), rencontrée dans l’association « les Amis de la Marche » de Chateau Thierry, elle a été le chef de l’équipe A, cuisinière, ravitailleuse
Francis, mon père qui me soutient dans de nombreuses épreuves, suiveur à pied et à vélo
Bernard (Nanard), mari de Mumu, rencontré dans la même association, suiveur à pied et à vélo
Francine, soeur de Bernard, rencontrée dans « les Amis de la Marche », ravitailleuse, suiveuse à vélo
Bruno, ami de Michel et Christian, chauffeur, suiveur à pied
Alain Ricard, rencontré sur différentes épreuves de marche, chauffeur, suiveur à pied
Thibaut, ami de mon frère, chauffeur, suiveur à pied et à vélo

Equipe B :
Pascal (Calou), ami de marche, licencié comme moi à l’ACCT, chef de l’équipe B, suiveur à pied et à vélo
Elodie, ma dulcinée, ravitailleuse, suiveuse à pied et à vélo
Michel, le père d’Elodie qui pratique la marche depuis peu, chauffeur, ravitailleur, suiveur à pied et à vélo
Christian, un ami de Michel, il pratique également la marche depuis peu de temps, chauffeur, ravitailleur, suiveur à pied (maître chien)
Corradina (Corra), fille de Pascal, licencié également à l’ACCT, ravitailleuse, suiveuse à pied et à vélo
Philippe (Fifi), rencontré par l’intermédiaire de Fred, cuisinier

Je remercie également :
Alain (Nainain), ami de marche, qui m’a suivit à partir du vendredi soir
Alexandra (Alex), femme d’Alain, de très bons amis, qui a fait partie de l’équipe B à partir du jeudi soir
Florian (Flo), ami de marche d’Etampes, qui m’a suivit jusqu’après Château Thierry
Isabelle (Zaza), ami de marche d’Etampes, qui nous a suivit jusqu’à Château Thierry
Jean-Pierre, ami de mes parents, qui a été chauffeur jusque Château Thierry
Ma mère, Bernard et Michèle qui m’ont encouragé de Silmont à Corcieux
Françoise (maman d’Elodie) et Lauriane (soeur d’Elodie) qui m’ont soutenu avant et durant l’épreuve, Lauriane a réalisé le logo et le design du site
Mon frère Nicolas, Aurélie et Léo qui sont venus me voir sur l’épreuve et m’ont également soutenu avant et pendant l’épreuve
Un grand merci également à tous mes sponsors

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